« B of B » ou dit autrement « Best of Bouzous » est le nouveau-né de Jean Auguste Tapsoba. C’est un maxi single de 5 titres, que l’artiste musicien a mis sur le marché discographique. Sur les 5 titres de l’opus, 4 sont chantés en langue mooré, comme pour exprimer sa fidélité à sa culture. Ainsi retrouve-ton des titres comme « Pipi boudbo », « Pluugu », « Ya wooto », « Roopa », qui traitent des problèmes et de la vie en société. « Ma dulcinée » chanté en français, magnifie et rend un hommage à la femme.

Pour Bouzous, un artiste musicien ne connait pas de retraite exceptée en cas de force majeure ; et comme le vin, il se bonifie avec le temps. « J’ai commencé la musique ce n’est pas par accident parce que mes parents étaient déjà musiciens en même temps fonctionnaires. J’ai commencé à faire la musique depuis les années 63-64. J’ai eu un problème avec un couvre-feu où on m’a percé mon tympan ; c’est ça qui a fait que j’ai arrêté la musique. Mais quand-même je continue à jouer avec des anciens collègues qui sont avec moi depuis les années 1977 », a-t-il fait savoir.

Quant à la production littéraire de Jean Auguste Tapsoba, elle se classe dans le genre autobiographique. « Une vie exceptionnelle » est une œuvre de 158 pages. Dans le livre, l’auteur se sert des images de certaines factures, correspondances et d’autres documents à l’appui, pour partager les moments forts qui ont marqué sa vie au lendemain des indépendances jusqu’à ce jour. Cette œuvre, l’écrivain l’a dédiée à tous les hommes et femmes courageux de son pays qui malgré les aléas de la vie, demeurent toujours droits dans leurs bottes, vent debout.

A la page 154 de l’œuvre, l’on peut lire « J’ai toujours survécu aux différents revers de la vie conformément à l’esprit ancestrale qui anime ma famille, les Tapsoba, celui d’un guerrier de la vie, armé contre toute sorte d’adversité. Jamais le long de mon parcours je n’ai commis d’acte déshonorable. Mon postulat ? La probité, la patrie, l’humanité ; la Foi en l’Etre Supérieur de notre Humanité ; la Foi en un noble idéal au potentiel constructif de notre Humanité ».

Aucune reconnaissance de l’Etat burkinabè après 58 ans de carrière musicale.

Du haut de sa carrière musicale qui ne date pas de moins d’un demi-siècle, Kisto Koinbré, artiste musicien et chanteur traditionnel burkinabè, a salué la détermination et l’amour de Bouzous pour la musique. « J’étais étonné car je ne savais pas que le grand-frère pouvait écrire un livre et en plus faire encore une telle œuvre musicale. J’aurais aimé qu’il y’ ait assez de jeunes en ce lieu pour écouter, comprendre et apprendre beaucoup de la musique. Ils disent qu’aujourd’hui c’est difficile alors qu’avant ce n’était pas aisé mais la confiance en soi, la volonté et l’amour du métier ont permis de surpasser les obstacles. Je félicite le grand-frère et l’encourage beaucoup. Puisse le Bon Dieu le bénir et l’assister », a-t-il ajouté.

Petit fils de Dominique Tenga Marie Guillaume, 1^er Chancelier de l’Ordre national burkinabè, Jean Auguste Tapsoba, en dépit de tout ce qu’il a apporté à la culture du Burkina Faso, n’a reçu aucune médaille de l’Etat pour tout le service rendu. Il a fait les beaux jours des orchestres comme Atimbo, Les Fingers, les Djinahouroux, les Bozambos. D’ailleurs c’est ce dernier orchestre qui ouvert ses portes à l’artiste Georges Ouédraogo, surnommé autrefois le Gandaogo, et qui lui donnera d’écrire son nom en lettres d’or dans les annales de la musique burkinabè. Bouzous, cest aussi celui qui est à l’origine de la formation de jeunes orchestres comme le Club voltaïque du disque (CVD), du Groupe musical les VIEUX BRISCARDS, le Groupe musical QUINTET BOUZOUS, le Groupe musical BABUR.

Après cet entretien avec les hommes de presse, Jean Auguste Tapsoba alias Bouzous, a communié avec ses fans, des amis et amoureux de la bonne musique sur un plateau live. Ce fut l’occasion pour lui de revisiter certains tubes de son 1^er album qui date de 34 ans. « Best of Bouzous » et « Une vie exceptionnelle » sont disponibles au prix unitaire de 5000 francs CFA.

Isaac LASAGNE

Vox Kultur