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Xaviera Trevor : L’amazone des podiums au Burkina Faso.

Native de la ville de Ouagadougou, Cherifa Astride Xaviera Traoré est étudiante dans une grande université de la capitale burkinabè. Passionnée de mode depuis son enfance, à 22 ans Xaviera se présente aujourd’hui comme une valeur sûre du podium au Burkina Faso et dans la sous-région, au vu de ses performances et de son expérience. C’est l’univers d’un mannequin podium et photo du haut d’un mètre 95 que l’équipe de Vox de Kultur a parcouru pour ses lecteurs. Lisez plutôt !

  • Présentez-vous à nos lecteurs.

Je suis Xaviera Trevor, à l’Etat-civil Cherifa Astride Xaviera Traoré. Je suis étudiante, businesswoman et mannequin international.

  • Pourquoi Xaviera Trevor ?

J’étais à la recherche d’un nom qui marque, un nom qui poussera l’intérêt et donnera envie de me poser ce genre de question (rire). En plus j’adore mon prénom Xaviera à cause de sa rareté.

  • Aujourd’hui mannequin international. Et si on remontait un peu le temps, le mannequinat et Xaviera cela date de quand ?

J’ai volontairement décidé de commencer le mannequinat après mon BAC (ndlr : Baccalauréat). J’ai toujours été grande de taille et j’étais douée au sport. On m’a poussé à faire du basketball mais il faut le dire je préfère le regarder qu’en faire. Je me dis que le plus important c’est d’essayer avant de dire qu’on n’aime pas et de faire ce qu’on aime. Et là je suis mannequin depuis 2017.

  • Comment les choses ont-elles évolué par la suite pour toi ?

J’ai fait plusieurs défilés à Ouagadougou qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience et de la confiance, sous l’œil avisé de mes aînés et formateurs dans la période de 2017 à 2018. Depuis 2019 et grâce à une bonne concordance des choses je décide d’aller au Ghana, au Nigeria, au Togo en Côte d’Ivoire pour des défilés et/ou des shoots photo. Malheureusement avec le Covid 19 j’ai vu plusieurs plannings tomber à l’eau. Cependant le monde de la mode qui en a beaucoup souffert arrive à s’en remettre petit à petit et je suis convaincue que le meilleur reste à venir.

Xaviera Trevor, Mannequin Professionnel burkinabè avec une taille de 1,95 mètre sans talons.
  • Est-ce chose aisée de concilier études et podiums quand on sait que les sorties viennent souvent à l’improviste ?

En effet il m’arrive souvent de voyager en milieu d’année académique et ainsi rater même des devoirs.  Il est aisé de se retrouver lorsqu’on ne considère pas ces voyages comme des vacances. Dès mon retour je fais mon possible pour rattraper mon retard et garder de bons résultats. Franchement pour moi ce n’est pas compliqué jusque-là de les concilier.

  • Combien gagnez-vous en moyenne par mois dans le mannequinat ?

Cette moyenne sera malheureusement très faible. Déjà il y a peu d’évènements de mode au Burkina comparé à nos pays voisins. Par exemple au Ghana il peut en avoir 5 la même semaine. Aussi il n’est pas évident de tout le temps voyager pour faire le maximum d’événements. Vu que je fais d’autres activités et qu’il arrive aussi que j’obtienne quelques soutiens ponctuels, j’arrive de temps en temps à le faire. Si non il n’est pas évident que les cachets te permettent de couvrir tes déplacements et encore moins en vivre.

  • Quel a été votre plus gros cachet ? Et c’était où et quand ?

On pourrait croire le contraire au vu des événements auxquels j’ai participé à l’extérieur que mon plus gros cachet vient de là-bas. Mais en fait c’est au Burkina que nous obtenons un cachet de 100000 francs CFA pour la 1re édition du Salon international du textile africain. En effet il existe de plus gros cachets surtout dans des pays comme le Nigeria ou la Côte d’Ivoire. Tout dépend du prestige de l’événement et de l’expérience, l’origine, le professionnalisme du mannequin. Il m’est arrivé d’avoir plus à l’extérieur mais avec les transports et autres charges, il n’en reste pas grand-chose à mon retour sur le sol burkinabé. 

  • Quel est votre plus beau souvenir dans le milieu ?

Il y’en a tellement mais je dirai que c’était au Nigeria, lorsque je suis allée assister à l’événement Fashion Finest. Je ne suis pas arrivée à temps pour participer au défilé (sourire). J’avais coupé mes cheveux en ras et j’étais habillé par l’un des plus grands créateurs de mode du pays, Ade Bakare. Une fois sur le tapis rouge, j’ai très vite attiré l’attention des journalistes et photographes, qui ne connaissant pas le Burkina pensaient qu’il s’agissait d’un riche pays saoudien dont j’étais l’héritière. Ça m’a fait beaucoup rire et je n’ai pas eu le temps d’expliquer, ils en étaient convaincus. Ce fut une merveilleuse Fashion Week (rire). 

  • Partagez avec nous une mésaventure dans ce milieu.

C’était au Burkina, un défilé qui s’est déroulé hors de la ville de Ouagadougou. A la suite du casting nous sommes allés dans la ville où l’événement devait se passer. Il est rare que le cachet soit annoncé dès le départ, mais de quelques informations qui ont été reçues et surtout vu le prestige de l’événement, on s’attendait à une somme intéressante. C’est le jour même du défilé qu’on nous annonce le montant qui est à peine le quart de ce qui était espéré. Malheureusement le mannequin n’est pas en position de se plaindre, et cela était encore plus dur pour tous ceux qui avaient mis leurs activités en pause pour contribuer au succès de cet événement.

Xaviera Trevor sur le podium de la Bryte Fashion Week 2021 au Ghana.
  • Vous faites après tout 1,95 mètre en taille. Comment vous arrive-t-il de vous sentir quand des regards curieux se portent sur vous ?

Comme je l’ai dit plus haut j’ai toujours été grande de taille. Même en maternelle (ndlr : école préscolaire) j’étais plus grande que mes camarades. Du coup j’y suis tellement habituée que je ne remarque plus le regard des gens.  Mais cela peut être dérangeant pour quelqu’un qui est avec moi et qui n’est pas habitué à une telle attention. Moi j’adore et je mets souvent de talons pas parce que je veux être au-dessus de quiconque, mais pour montrer que j’en suis fière et que je ne le cache pas. Je me fais facilement remarquer en marquant aussi les esprits.

  • Quelles sont les distinctions à votre actif ?

En 2019 j’obtiens le prix de mannequin Burkinabé international de l’année à la Bryte Fashion Week. Et en 2021, le prix du mannequin féminin international de l’année au Bryte Style Awards au Ghana.

  • Quels conseils avez-vous pour les jeunes qui s’identifient à vous et qui désirent se faire une place dans le milieu ?

Le mannequin fait rêver et il est de notre charge de vendre du rêve. Cependant si vous souhaitez intégrer ce milieu, il faudra vous approcher des professionnels du milieu auprès desquels vous pouvez vérifier si vous avez les critères nécessaires. Documentez-vous sur le net (ndlr : internet) et faites attention aux vendeurs d’illusions. Ne devient pas mannequin qui veut mais qui peut. Il est important de rester réaliste. Et surtout il faudra être prêt à investir sur soi-même.

Pour Xaviera, être mannequin c’est aussi investir sur soi-même.
  • Vous participez à un concours de beauté. Dites-nous en plus.

En effet je représente le Burkina Faso au concours Miss Bikini Africa dont les demies-finales se faisaient en ligne sur Facebook. Ainsi grâce aux soutiens de la communauté burkinabé à qui je dis merci, je suis en liste pour la grande finale qui aura lieu à Cotonou en décembre 2021.

  • Xaviera Trevor est-elle un cœur à prendre ?

Disons que je ne suis pas encore fiancée et encore moins mariée donc oui et non.

  • Auriez-vous quelque chose à ajouter avant de clore cet entretien ?

Je tiens à remercier tous les acteurs de la mode burkinabé qui se battent actuellement pour élever le niveau de la mode au Burkina Faso, le ministère de la culture et mes remerciements particuliers à la 1re Dame Madame Kabore pour le soutien apporté. Je continuerai à me battre pour réaliser mes rêves car je crois en moi et à ma passion.

Entretien réalisé par Isaac LASAGNE

Vox Kultur

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