CinémaConteDanseHumourMusiqueThéâtreVOX- INVITÉ

Maaté Keïta : « Un vrai artiste ce n’est pas le gain mais c’est ce qu’il donne… »

Artiste musicienne, comédienne et actrice de cinéma, elle est également chorégraphe et formatrice en art du spectacle. Elle, c’est Maaté Keïta, artiste professionnelle d’origine guinéenne. En ce séjour au Burkina Faso dans le cadre de la 6ème édition des Vacances artistiques professionnelles pour ados et jeunes (VAPAJ), elle a accordé une interview à Vox Kultur, au cours de laquelle elle a accepté partager sa vision de l’art.

Maaté Keïta n’a malheureusement pas eu la chance d’apprendre sur les bancs comme de nombreux enfants de son âge à l’époque. Cela ne fut aucunement un frein pour elle d’apprendre autre chose que les lettres et les chiffres. Sa passion pour les arts de la scène va naître en 1981, de sa rencontre avec un formateur du prénom de Souleymane.

Pour Maaté, toutes les disciplines se sont imposées à elle. « J’ai eu cette chance de tomber dans la main d’un formateur. C’est un faiseur d’artistes. Je suis arrivée alors analphabète parce que je n’avais aucun niveau scolaire et c’est le théâtre, la danse et la musique qui ont fait de moi l’artiste que je suis aujourd’hui. Il a vu que je pouvais exceller dans tous ces domaines et il m’a formé », a-t-elle confié.

Maaté Keïta au cours d’une séance de formation

Du haut de ses 40 ans d’expériences, l’artiste africaine comme elle se fait appeler, aligne plus de spectacles à l’international et précisément dans les pays occidentaux qu’en Afrique. Elle a expliqué cela par le fait qu’elle est beaucoup sollicitée pour des formations dans ces pays. « Je crois qu’il va falloir faire un projet de tournées à l’interne pour aller vers les populations. Je suis beaucoup sollicitée pour les formations et ça me donne peu de temps pour aller vers elles et leur donner ce plaisir, parce que c’est un plaisir pour moi de partager », a-t-elle précisé.

« Un vrai artiste ce n’est pas le gain mais c’est ce qu’il donne à la population qui lui revient. Ce que je dis n’engage que moi. C’est vrai que nous sommes des citoyens à part entière parce que nous avons des factures à payer, des enfants à scolariser mais le plus grand plaisir que nous avons, c’est le message que nous portons à la population et nous nous rendons compte que ça soigne à quelque part ; ce retour c’est plus que des millions. Aller dans le Burkina profond, la Côte d’Ivoire profonde ou la Guinée profonde pour donner ce plaisir est un rêve que j’ai envie de réaliser. On l’a fait quand on était au Kotéba. Mais étant seule, j’ai envie de reprendre ce chemin de pèlerinage », a indiqué la formatrice en arts de la scène.

Introduire l’apprentissage des instruments traditionnels dans le curricula

Maaté Keïta est convaincue que l’introduction des instruments traditionnels comme matière à enseigner dans les écoles serait très bénéfique pour les élites en formation. Elle dit avoir un pincement au cœur car dans les écoles ou il y’a des cours de musique, les instruments traditionnels ne sont pas enseignés ; et c’est aux autorités de porter en 1er le chapeau.

L’artiste dit attendre des autorités africaines une véritable politique culturelle. « Quand le budget est voté, qu’on investisse véritablement dans la culture comme dans tous les autres secteurs. Qu’elles essayent et elles verront.  On est chaque fois obligé de s’adresser à l’extérieur pour pouvoir financer nos projets. C’est dommage ! Pourtant on peut », a-t-elle suggéré.

L’artiste a soutenu que l’Afrique ne peut rien sans la culture, avant d’inviter les acteurs du secteur culturel à toujours croire en leurs talents, leurs projets, à persévérer, à insister et à persister. Pour elle il faut toujours persévérer car sans les artistes la société aussi n’existe pas.

Sanata GANSAGNE (Collaboratrice)

Isaac LASAGNE

Vox Kultur

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer