Burkina : Eglise de Boni, entre tradition et christianisme.
Boni est une commune rurale de la province de Tuy. Situé dans la région des Hauts-Bassins au Burkina Faso, le village de Boni est connu surtout pour ses masques. Le masque est un héritage et d’une valeur culturelle inestimable pour le peuple Bwa à telle enseigne que l’entrée principale de l’église catholique de Boni est faite en forme de masque. Cette façade en masque symbolise le passage de la tradition au christianisme.
La paroisse de Boni est fondée en 1959 et compte aujourd’hui 35 communautés constituées. Elle relève du diocèse de Dédougou et fait frontière avec les diocèses de Koudougou, de Diébougou et l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso. Les communautés constituées sont accompagnées par 23 catéchistes et des équipes animatrices, sous la tutelle de 4 prêtres, soutenus par 3 religieuses de la congrégation des sœurs de l’annonciation de Bobo-Dioulasso.
Le fronton de la façade de l’entrée de l’église catholique de Boni représente un masque Bwa. D’une douzaine de mètres, ce masque est surmonté d’une croix. Construite en 1978, la 1re réfection de l’église qui, fait désormais partie des lieux touristiques du pays est intervenue en 2006.
Le grand masque-planche représente les ancêtres. Il fait son apparition lors des initiations, des funérailles, des rites au début de l’hivernage et d’autres festivités. Cette sortie vise à implorer la bénédiction des mânes, la fécondité et le bonheur pour tout le village. Quant au Calao, il est associé au monde des esprits et parle quelques fois dans l’année pour transmettre aux initiés les secrets de la vie, d’où le bec qui parle dans la bouche.
Selon les explications laissées par l’architecte P. Staff Campforts, l’architecture de l’église communie à l’esthétique du milieu. « Une architecture qui fait un avec son environnement culturel et cultuel », a-t-il écrit.
A Boni, on peut découvrir au cours de certaines cérémonies, des masques en hyène, blancs, phacochères et des masques au lépreux, etc. L’accès à la commune est facile du fait de sa proximité avec la route nationale 1. Ce qui a permis sans doute au département de développer une économie touristique autour de ses coutumes et de sa culture.
Isaac LASAGNE
Vox Kultur
