LITTÉRATUREVOX- INVITÉ

Hasin’Ny Avo Rabesiaka : « Mon atout principal est ma capacité à improviser »

Inscrite en 1re année de Coordination et management de l’action humanitaire dans une Ecole supérieure à Ouagadougou, Mamy Hasin’Ny Avo Rabesiaka est une passionnée des lettres et de l’art oratoire. A son actif plusieurs trophées déjà, la jeune malgache de 18 ans résident au Burkina Faso, a été sacrée Meilleure slameuse au Concours jeune littéraire, organisé par African young ambassadors association (AYAA). Il est clair qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, les jeunes s’intéressent de moins en moins à la littérature. Faisant ce constat, AYAA à travers le concours jeune littéraire s’est donnée pour mission de valoriser la littérature dans son ensemble et celle burkinabè en particulier. Avec Mamy Rabesiaka (MR), il a été question de revenir sur ses motivations, sa préparation à ce concours.

-Veuillez-vous présentez à nos lecteurs

MR : Je m’appelle Rabesiaka Mamy Hasin’Ny Avo. Lauréate du Concours jeune littéraire/catégorie slam. J’ai 18 ans et je suis étudiante en 1ère année en Coordination et management de l’action humanitaire.

-Sacrée lauréate de la catégorie slam, quelle a été votre motivation au départ ?

MR : Ma principale motivation fut la découverte d’un autre domaine qu’est le slam. Bien-sûr, la motivation du lot final compte aussi (rire). Le bagage intellectuel, social et pratique que j’en ai tiré, sans compter les formations certifiantes normalement payantes mais qu’on a pu faire gratuitement n’ont pas de prix.

-Pour remporter une compétition il faut du travail. Comment s’est déroulée votre préparation ?

MR : Ma préparation fut chaotique, pour tout vous dire. En effet, un thème nous a été imposé à la finale. Et il a été difficile pour moi de trouver l’inspiration car ce thème ne me « parlait » pas trop. De plus, je n’ai aucune base en slam. J’ai dû donc doubler de travail sur le rendu sur scène. Ça n’a pas été facile mais j’ai fait de mon mieux.

-Avez-vous eu du soutien pour participer à ce concours ?

MR : Oui, j’ai eu du soutien. Énormément même. Sur le plan financier, j’ai réussi grâce aux soutiens de mes proches, à écouler 50 des tickets qu’on devait vendre en une journée. Sur le plan social, j’ai eu aussi énormément de votes sur Facebook, ce qui a joué en ma faveur. J’ai également bénéficié des conseils de 2 slameurs professionnels, dont je tairai les noms, pour le rendu sur scène. Le plan moral n’est pas en reste. J’ai des amis qui m’ont conseillé quand je voulais abandonner, qui m’ont fait rire quand j’étais au plus bas. Et j’ai aussi une famille qui me remonte lorsque je doute ou que je n’ai pas assez confiance en moi, en ce que je fais. Toutes ces personnes, je leur suis éternellement reconnaissante.

Mamy Rabesiaka sur scène pour son passage

-Comment vous vous sentiez à l’approche de la finale ?

MR : À quelques jours de la finale, je n’étais nullement stressée. J’étais même relax. En réalité, je me suis dite que vu le niveau de mes adversaires et le fait que je n’ai aucune base en slam, c’était sûrement perdu d’avance pour moi. C’est le jour même de la finale, en écoutant les critères de notation et en lisant mon texte d’un œil objectif que je me suis dite que peut-être que tout n’est pas perdu, que je pouvais même prétendre à la 3ème place. Je me suis fustigée intérieurement parce que ce n’est pas un comportement à avoir pendant une compétition. Il faut toujours donner le meilleur de soi-même de sorte à ce que même si je ressortais 5ème, que ce soit ma meilleure performance et que je sois la meilleure 5ème. Comme l’a dit Douglas Mallock, « Sois le meilleur quoi que tu sois ». Donc, j’ai commencé à me mettre de la pression durant les 2 heures de temps qui me restaient et voilà !

 -Quels ont été vos atouts ?

MR : Mon atout principal est ma capacité à improviser. Grâce à elle, personne n’a senti que j’ai inversé/sauté des vers dans mon slam alors que je l’ai bel et bien fait, et de nombreuses fois. Aussi, sais-je imaginer de bonnes mises en scène et ça m’a permis de mettre en place un spectacle que je trouve quand même pas mal. Et enfin, le texte que j’ai écrit est vraiment original, de mon point de vue.

-Quel sentiment en recevant ce prix ?

MR : L’hébétude la plus absolue. Comme je l’ai dit, je m’attendais à recevoir au grand maximum le 3ème prix. Donc imaginez mon effarement quand le jury a dit « le premier…la première !». J’ai failli m’évanouir (rire).

Lauréate de la catégorie slam, Mamy Rabesiaka a reçu son prix et des encouragements

-Est-ce une carrière de slameuse qui débute ?

MR : Non, pas de carrière de slameuse pour moi. Ce fut une belle expérience, mais je préfère en écouter plutôt qu’en faire. Vous me verrez assurément encore sur scène, mais ce ne sera certainement pas pour du slam.

-Quelle est la composition de votre prix ?

MR : Mon prix est composé de vêtements et d’un sac de la marque Maled’O, d’une enveloppe de 25000Fcfa, de 40% de réduction à Optic Solution, de gadgets, d’attestations et d’un bon de 150000Fcfa pour une formation dont on ignore encore le contenu.

-Et à qui dédiez-vous ce prix ?

MR : Je lègue ce prix tout d’abord à Dieu. J’ai vraiment senti sa main sur moi tout au long du concours parce que toute seule je ne l’aurais sûrement jamais remporté. Ensuite, je le dédie à ma mère qui est mon principal pilier et qui m’a toujours soutenue et encouragée dans tout ce que je fais. Et enfin, je le dédie à toutes ces personnes qui, de près ou de loin, m’ont soutenue d’une manière ou d’une autre.

-Auriez-vous quelque chose à ajouter ?

MR : Je vous remercie sincèrement et que Dieu vous bénisse !

Entretien réalisé par Isaac LASAGNE

 

 

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