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Mochaud : « Le slam est une morsure saine qui coule dans mes veines »

Connu sous le pseudo Mochaud, Yaya Ramdé est un jeune artiste burkinabè, passionné du slam. Il nourrit cette passion pour le slam depuis 2014, et c’est finalement en 2020 qu’il va la matérialiser avec la sortie de son premier single « CP1 ». Dans un entretien accordé à Vox Kultur, le slameur aux mots chauds dépeint son monde.

-Présentez-vous à nos lecteurs ?

Mochaud : Je suis Mochaud, artiste slameur et à l’Etat-civil Ramdé Yaya. Amoureux de lettres, je suis né en Côte d’Ivoire et j’atterris au Burkina après la crise de 2002-2003. Je suis aussi Ingénieur de travaux en électromécanique.

-Pourquoi avez-vous choisi Mochaud comme nom d’artiste ?

Mochaud : Le pseudo a été donné par un couple « bobolais » lors d’une compétition. Après ma prestation, le couple s’est approché pour me féliciter. C’est alors que la dame me dit que j’ai des doux mots et son mari refuse en disant que mes mots sont plutôt chauds. Ça m’a touché et depuis lors je suis resté Mochaud pour dire les mots sont chauds et c’est un mot qui a plusieurs orthographes et ça sonne vite à l’oreille.

-Comment êtes-vous arrivé dans le slam ?

Mochaud : C’est en 2014 lors d’une soirée prophétiquement rehaussée par une jeune slameuse. Elle m’a vraiment impacté. A cause du Bac (ndlr : Baccalauréat) j’ai gardé ça en stand-by. En 2015 à ma 1re année universitaire, je me suis formé tant sur les ateliers que dans les compétitions de slam. En 2020 je sors mon premier projet clip audio « CP1 ».

-Que représente le slam pour vous ?

Mochaud : le slam représente tout pour moi, une passion. Ça réveillé ce talent caché en moi. Avec lui m’a détermination est loin d’être vaine. C’est comme un phénomène qui m’a mordu, une morsure saine qui coule dans mes veines. Ça permet de donner de la joie tant pour moi qu’aux autres… Ça me fait du bien un micro, un texte, et la vie est belle.

-Combien de titres avez-vous à votre actif ?

Mochaud : 2 titres pour le moment. Le 1er titre « CP1 » est sorti en septembre 2020 suivi du clip en début novembre, et le 2ème titre « Femme de mes rêves » qui vient de sortir en février 2021.

-Quelle relation existe-t-il entre Mochaud et les autres slameurs ?

Mochaud : Il existe une relation de partage d’amour d’où le sens du slam. J’ai fait beaucoup de scènes et j’ai une approche facile. Je suis très ragaillardi car je suis rentré dans la ligue des slameurs. De nos jours je peux être compté parmi les 10 slameurs connus au Burkina. Nonobstant j’ai eu quelques hics avec certains slameurs sur des collaborations ; mon abus de confiance a été piétiné. Avec le temps j’ai compris qu’il n’y a pas que l’aspect partage, amour et tout, mais le business fait que certaines relations changent entre certains slameurs.

-D’où vous provient votre inspiration ?

Mochaud : Mon inspiration vient beaucoup des faits sociétaux. Ma sociabilité fait que je ne manque de muse avec mes potes dans les grins de thé. J’arrive à créer.

-Quelles sont les thématiques que vous abordez le plus souvent ?

Mochaud : Je suis très polyvalent, je fais tout pour incarner le rôle social de l’artiste qui est de peindre les vices et aussi apporter de la joie. Je fais du slam engagé, amusant, du slam game, du slam décalé (des spots d’anniversaire personnalisés). Dans le 1er titre  « CP1 » ou Champagne Pour les Uns, je parle de la mauvaise et de la bonne gouvernance. Un texte qui rappelle aux candidats aux élections d’aller au-delà des beaux discours. Dans le 2e titre, une réplique à « L’homme qu’il me faut » de la Slamazone, dans le même style, je décris aussi la femme de mes rêves.

-Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le milieu du showbiz ?

Mochaud : Je manque beaucoup de moyens pour booster mes projets, aussi de scènes et moins d’aide des devanciers que j’approche. Pour une visibilité à travers des articles, certaines presses me demandent des sommes colossales. Et il y’a d’autres qui ont une côte de popularité et qui refuse de relayer mes affiches, mes liens pour que j’ai une renommée. En gros je dirai les moyens, vu que je suis auto-producteur ce n’est pas simple vraiment.

-Quels sont les spectacles qui vous ont marqué ?

Mochaud : Je dirai 3 BBN au CENASA où la salle a vibré par mes mots où il y’avait un fan qui très ému, est monté sur scène et sauter sur moi. Ensuite le festival Happy run sur le terrain de Ouaga 2000 où tout le monde criait mon nom. Enfin mon festival au Togo ou ils ont aimé beaucoup ma manière de slamer.

-Qui sont les fans de Mochaud ?

Mochaud : Mes amis, surtout du quartier, des connaissances de l’école et ceux qui me font le retour après avoir écouté un de mes tubes. En gros c’est la jeune génération estudiantine.

-Et quelle est votre stratégie de communication ?

Mochaud : Ma stratégie c’est essentiellement le digital, les réseaux sociaux et chaque projet avec un cible donné.

-Quel est ce projet qui vous tient actuellement à cœur ?

Mochaud : Sortir mon 1er album dans le 1er semestre de 2021. Aussi organiser un challenge féminin Snap pour la promo de mon 2e tube où les gagnantes repartiront avec des lots.

-Quelles sont les attentes du slameur Mochaud ?

Mochaud : La paix, la réconciliation au Burkina et que surtout dans le showbiz qu’on ne voit plus trop de rivalité, qu’on se soutienne pour booster la musique burkinabè.

-Et si on terminait en slam cet entretien ?

Mochaud : Je suis l’être d’un être qui m’a fait naître parmi tant d’êtres pour que je sois le prêtre des maîtres des lettres. Merci de me réitérer votre aimable soutien et continuer de me donner la force et ensemble on ira loin. Dieu bénisse le Burkina Faso.

Entretien réalisé par Evans KAMBOU

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