Irène Tassembedo : La culture est une arme de construction massive
Chorégraphe et réalisatrice burkinabè, Irène Tassembedo est la Directrice artistique du Festival international de danse de Ouagadougou (FIDO). De son physique imposant, elle est présentée aujourd’hui comme l’une des figures de la danse chorégraphique et contemporaine dans le monde.

Emportée par le tourbillon de la danse, Irène Tassembedo a produit de nombreuses pièces chorégraphiques. Ces pièces ont été représentées aussi bien en Afrique, en Asie, en Europe qu’en Amérique. Sa passion pour la danse lui vaut en 2000, le Prix de la chorégraphie de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).
De retour en 2007 dans son pays le Burkina Faso, la chorégraphe développe de nouveaux projets culturels. De ces projets l’on retient, la création de l’Ecole de danse Irène Tassembedo (EDIT), pour former et passer le flambeau à une nouvelle génération de danseurs. A cela s’ajoute la création du FIDO en 2013. A travers ce festival, l’artiste entend promouvoir les différentes formes de danse du continent et des diasporas africaines, mais aussi recevoir dans la capitale burkinabè quelques meilleures compagnies de danse.
Le FIDO est un espace de rencontre professionnelle, de promotion et d’expression des jeunes artistes africains. L’évènement porte la danse au-devant de ces personnes qui ne vont pas habituellement suivre des spectacles. Et pour la Directrice artistique, la pratique et le contact avec les arts vivants sont des instruments de résilience cruciaux dans des sociétés où des individus continuent de souffrir de la pauvreté, l’illettrisme, la perte des repères traditionnels, la désocialisation, la maladie et bien d’autres.
Fort de ce constat, les arts vivants pour Irène Tassembedo constituent un outil de construction et de reconstruction de soi-même, de cohésion sociale et de prévention de certains maux tels l’intolérance et les conflits. Et elle voit en la culture « une arme de construction massive ».
Entrepreneure sociale, Irène Tassembedo ambitionne de mobiliser les Etats et leurs partenaires, le secteur privé pour la création de richesses, d’emplois et de valeur ajoutée immatérielle. C’est ainsi qu’elle compte actionner le levier de la culture comme un moteur de croissance et développement au Burkina Faso et en Afrique.
Isaac LASAGNE