Covid 19 au Burkina Faso : Plus de kermesses dans les établissements scolaires
Le Ministère de l’éducation nationale et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) du Burkina Faso, a rendu public une ordonnance ce lundi 4 Janvier 2021, portant : Directives sur le respect des mesures barrières contre la Covid 19. Dans ladite note, le Secrétaire Général dudit ministère a invité les Responsables des structures éducatives, à éviter l’organisation des kermesses et certaines activités de regroupement. Une équipe du journal Vox Kultur a sillonné quelques établissements de la ville de Ouagadougou, ce mardi 5 janvier 2021, pour échanger avec les principaux concernés.

L’ordonnance N°001040/MENAPLN/SG a au regard du contexte sanitaire marqué par une recrudescence des nouveaux cas de Covid 19, invité les Directeurs régionaux et provinciaux, les Chefs de circonscription d’éducation de base et les Responsables des structures éducatives, au respect des mesures prescrites par le Conseil des ministres en sa séance du 23 décembre 2020. Fort de cela, Le Secrétaire Général du MENAPLN, Pr Kalifa Traoré, a demandé aux Responsables et Chefs de services, d’éviter l’organisation des kermesses et autres activités pouvant occasionner des regroupements.
Si certains élèves saluent cette recommandation du ministère de l’éducation, d’autres la trouvent plutôt inopportune.
Pour Ismaël Sawadogo, élève en classe de terminale au Lycée Philippe Zinda Kaboré, l’annulation des kermesses est une bonne chose. « Je pense que l’annulation est une bonne chose. Dans ces genres de manifestations, les gens sont tellement condensés dans les établissements or la transmission est rapide. Pour moi, le fait d’annuler les kermesses va beaucoup contribuer à ralentir la transmission » a-t-il indiqué.

Quant à son camarade de classe Mohammed Traoré ; celui-ci a soutenu que l’annulation des kermesses n’aura aucun effet sur la progression de la maladie. Pour lui cette décision n’a pas d’effet majeur dans la mesure où les élèves sont assis ensemble dans les classes et se regroupent en dehors des kermesses.
Les encadreurs des élèves, eux, ont bien accueilli cette recommandation. Athanasse Nikiema est Censeur au Lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. Il a expliqué que cette annulation des kermesses et autres activités de regroupement va réduire un temps soit peu l’expansion de la maladie. « Je ne suis pas dans le domaine de la santé mais c’est une maladie qui profite de ces occasions pour se rependre. Je me dis que ça va freiner un tant soit peu l’expansion de la maladie » a-t-il poursuivi.

Pour dame Sanou, Conseillère principale au Lycée Nelson Mandela, les kermesses facilitent ou contribuent à la dépravation des mœurs dans les établissements scolaires. « Quand j’ai reçu ce message, j’ai remercié Dieu. On remarque que les élèves profitent des kermesses pour s’exposer négativement. Pour les filles, c’est les tenues extravagantes au point de montrer leur nudité et pour les garçons c’est l’alcool à gogo. C’est une épine que l’Etat nous a enlevé. » a-t-elle précisé.
A côté de ces avis divergents, figure un autre clan qui n’avait pas reçu l’information. C’est le cas du Proviseur du Lycée privé Réveil, Emmanuel Kaboré.
« Pour moi c’est d’abord une information, je n’ai pas encore reçu de circulaire qui parle de l’annulation des kermesses dans les établissements. On avait reçu les directives par rapport aux activités culturelles et sportives des élèves dans les établissements, mais pour cette décision spécifique je ne l’ai pas encore reçue » a confié le Proviseur Emmanuel Kaboré.

Cependant il reçoit l’information avec une très grande appréciation et poursuit en ces termes « Même sans COVID 19, chez nous ici, nous prenons quelques mesures par rapport aux déroulements de ces activités de kermesse, parce qu’on assiste à des débordements parfois. L’objectif recherché n’est pas celui qu’on attend. Donc si l’Etat peut nous accompagner dans la règlementation de ces activités je suis partant » a-t-il laissé entendre.
En rappel, la note N°001040/MENAPLN/SG invitant d’éviter les kermesses et autres activités pouvant occasionner les regroupements dans les établissements, date du 30 décembre 2020. Elle est conforme aux instructions du conseil des ministres, en sa séance du mercredi 23 décembre 2020, au regard du contexte actuel marqué par une forte augmentation des cas d’infection à la Covid 19.
Evans KAMBOU