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Anol El Pemu  : « Je récupère mes objets dans les poubelles »

A l’Etat-civil Arnaud Raphaël Pemutet, Anol El Pemu est un artiste peintre et chanteur vivant au Burkina Faso depuis une vingtaine d’années. D’origine camerounaise, il décide de s’installer au pays des hommes intègres et obtient la nationalité en 2014. Vox Kultur est allé à la rencontre de cet artiste à Koudougou, sa ville de résidence.

Bien qu’issu d’une famille de cultivateurs, le natif de la commune de Bamendjou passait moins de temps dans les champs. Il consacrait plutôt son temps à s’essayer à la musique, à faire des dessins. Aujourd’hui artiste peintre, Anol se sert de cette terre pour réaliser ses tableaux.

« Je suis Africain et je peins avec tout ce qui vient d’ici.  Je travaille qu’avec la terre et vous verrez cela dans tous mes tableaux. C’est l’hommage que je rends à mon père ; je ne travaille pas au champ mais je travaille avec la terre » a expliqué l’artiste peintre

En plus d’un atelier de dessin et peinture, Anol est Promoteur d’un studio de production musicale qui portent tous deux le nom « La Folie de l’Art », sis au quartier Sogpelcé à Koudougou.  Il a confié avoir commencé la peinture avant de se lancer dans la musique.

« La musique est venue après. Je récupère toujours mes objets dans les poubelles. Et ce jour-là quand j’y suis allé j’ai trouvé une cassette piratée il n’y avait pas de nom dessus. Et à mon retour quand j’ai écouté la cassette je suis tombé sur une chanson de Georges Brassens. Il racontait ses histoires et cela me faisait rigoler. Je me suis dit voici quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et comme moi également je ne me prends pas au sérieux, alors je me sentais bien avec cette chanson. J’ai commencé à écrire mes propres textes et à jouer à la guitare en écoutant ce monsieur (Ndlr : Georges Brassens) et c’est ainsi que je me suis intéressé à la musique » a laissé entendre le Promoteur du studio La folie de l’art.

La peinture offre une liberté

Raphaël Pemutet a indiqué que l’oreille musicale est bien différente de l’œil de la peinture. Pour lui la peinture offre une liberté contrairement à la musique qui nécessite une certaine dimension. « La musique est complexe car tu es souvent obligé de jouer avec quelqu’un, d’avoir un style propre à toi et de faire accepter ce style. Et en faisant cela je ne sens pas totalement cette âme, cet esprit qui se dégage que lorsque je décide de peindre » a-t-il ajouté.

L’artiste peintre a expliqué qu’il trouve l’inspiration lorsqu’il est en déséquilibre. Cela semble bien lui plaire du moment qu’il arrive à peindre le maximum de tableaux en cherchant à se rééquilibrer. Il précise qu’il est en déséquilibre, quand il se porte mal, quand il est affecté par une situation qui n’est guère reluisante.

Mon plaisir c’est de faire plaisir

Sur son compte Facebook, l’artiste Anol a souhaité rencontrer l’ex-footballeur international Aristide Bancé, pour lui offrir un tableau qui porte son portrait. Ce post a été partagé par certains médias et internautes. A ce jour, même s’il n’a pas encore rencontré l’ancien Etalon, le peintre rassure de sa bonne foi sans aucune intention opportuniste.

« Il n’y a aucune intention cachée derrière. Mon plaisir c’est de faire plaisir à ces gens-là qui nous font plaisir. Aristide Bancé n’est pas le seul ; j’ai offert des tableaux à d’autres personnes et à qui mon geste à fait énormément plaisir. Il y’en a même qui coulent des larmes de joie en recevant le tableau et c’est là toute ma satisfaction de saluer leurs efforts. Et je pourrai citer à titre d’exemples Sa majesté le Mogho Naaba, le journaliste Evariste Combary et l’animateur El Tafa Siboné de la télévision nationale du Burkina, Claudy Siar de RFI, Samuel Eto’o, Sonia Carré d’As, Amity Meria, Aly Veruthey, à qui j’ai offert des tableaux juste par plaisir » s’est exprimé Anol EL Pemu avec un sourire.

Anol reçoit des jeunes qui viennent souvent d’autres villes du Burkina comme Bobo-Dioulasso, pour se faire former à la peinture. L’artiste a souhaité donc que les autorités Burkinabè se penchent un peu plus sur le volet ’’art plastique’’, en permettant aux jeunes de rêver en apprenant à produire de belles œuvres.

Isaac LASAGNE

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