Rituels immémoriaux : Le faux départ du Mogho Naba
Le Mogho Naba est l’empereur des Mossés. Tous les vendredis matin entre 7h et 8h a lieu le faux départ du Mogho Naba devant son Palais à Ouagadougou. Le ‘‘Nabayious Gou’’ ou le faux départ de l’empereur pour la guerre est un rituel ancestral, qui attirent l’attention de nombreux touristes, des élèves mais aussi des curieux.

Chaque vendredi les ministres du Mogho arrivent en boubous colorés, ils se saluent et prennent leur place habituelle en s’asseyant sur le sol. Un cheval noir harnaché de rouge symbolisant la couleur de la guerre attend. Le Mogho Naba sort du palais en rouge en tenue de guerre, prêt à partir à cheval. Les ministres et ses femmes touchent alors la selle pour l’empêcher de partir.
Le Mogho Naba rentre se changer et réapparaît en blanc, couleur de la paix, pendant que son cheval est rentré et dessellé. Le canon tonne pour célébrer la paix. Cette cérémonie se déroule tous les vendredis depuis plusieurs siècles. Elle fait référence à plusieurs légendes mais la plus plausible tire sa source au XVIème siècle lors de la création du royaume du Yatenga.
A la mort de Naba Gningnemdo, les notables écartèrent du trône Yadega, le fils aîné pour sa cruauté. Furieux de voir son frère Koundoumié devenir Naba à sa place, Yadega leva une armée pour marcher sur Ouagadougou.
La Reine mère prévenue, réussit à le bloquer à l’entrée de la ville et à le raisonner. Gardienne des fétiches royaux, elle les avait subtilisés et confiés à Pabré, la sœur de Yadega, en vue de les lui donner secrètement. Yadega prit les fétiches et repartit pour Ouahigouya. Le lieu de l’échange porte encore le nom de Pabré.
Le Naba Koundoumié apprenant le vol des insignes royaux, décida de lever une armée et de marcher contre son frère. Ses ministres et ses femmes le supplièrent de renoncer à cette guerre vouée à l’échec, Yadega étant voué à l’art de la guerre.
Le Naba Koundoumié dût entendre l’appel de la paix et de la sagesse. C’est ce geste qui est à commémoré chaque vendredi par l’empereur des Mossés.