Concours de musique « Voix d’Or » : Une compétition qui concilie le chant et la mode
La deuxième édition du concours de musique dénommé « Voix d’Or » se tiendra du 27 août au 26 septembre 2020 à Bobo-Dioulasso, capitale économique et culturelle du Burkina Faso. Selon son promoteur, William Garané, Voix d’Or est une compétition de musique qui a pour mission de promouvoir et de favoriser la formation des jeunes s'adonnant à la musique, en les faisant connaître au public et en octroyant des prix au plus méritants d'entre eux. C’est pour en savoir davantage sur ce concours que nous avons échangé avec lui ce mercredi 29 juillet 2020.

À travers « Voix d’Or », William Garané essaie ainsi de concilier la musique et la mode. Une façon selon lui, de valoriser les stylistes qui sont dans l’ombre mais qui font du « bon boulot ». Il a indiqué que l’initiative d’organiser ce concours est partie d’un constat. « A Bobo-Dioulasso, les artistes musiciens font de leur mieux mais malheureusement, ils n’ont pas assez de connaissances. Ils ont besoin de formation et il y a certains également qui font des merveilles à travers la mode mais ne sont pas connus. Et il faut ces genres d’activités pour permettre à ces personnes d’avoir leur mot à dire, d’être connus et de pouvoir vivre pleinement de leur art », a-t-il expliqué.
A l’en croire, l’organisation de cette compétition est partie également du fait que pendant les vacances, il y a certains jeunes qui n’ont pas le béaba dans le domaine de la musique mais qui veulent chanter. « Et il n’y a pas d’activités pour encadrer ces gens qui veulent faire valoir leur talent », a-t-il déploré.
« Voix d’Or » se présente ainsi comme la panacée contre tous ces maux. Il a été créé pour permettre à cette jeunesse amoureuse de la musique, de pouvoir s’amuser, de pouvoir profiter pleinement des vacances dans la bonne humeur tout en apprenant les béabas de la musique. Pour William Garané, la musique est un métier et elle s’apprend. Il faut avoir les rudiments nécessaires pour pouvoir affronter son public et pouvoir rivaliser avec les autres artistes. « Nous avons organisé cette compétition chant pour pouvoir permettre à la jeunesse bobolaise de pouvoir s’amuser mais aussi, pour permettre à ceux qui veulent vraiment embrasser une carrière internationale, de pouvoir bosser », a-t-il laissé entendre.
Pour cette deuxième édition de 2020, les castings se sont déroulés le samedi 25 juillet 2020 au centre culturel Sénoufo à Bobo-Dioulasso. A la fin des castings, ce sont dix candidats (cinq filles et cinq garçons) issus des villes de Ouagadougou, Dédougou, Banfora et Bobo-Dioulasso qui ont été retenus. « Après le casting, on essaie d’étudier les différentes voix des candidats. À l’issue de cela, on leur attribue des chansons pour qu’ils les bossent. On les forme sur la façon de gérer le micro, de gérer un public quand ils sont sur scène. Voix d’Or essaie de concilier la mode et la musique. Donc avec les candidats que nous avons choisis, nous allons vers les structures créatrices de mode. Nous essayons de leur soumettre notre projet et à travers ça, elles essayent aussi de nous accompagner puisque nous valorisons la culture à travers les pagnes Koko donda. Nous voulons ainsi permettre à ces créateurs de mode d’être connus parce qu’ils qui font du bon boulot », a-t-il expliqué.
La compétition se tient en quatre phases
Les candidats sont ensuite mis en compétition sur des chansons d’ici et d’ailleurs dans différents genres musicaux. Les compétitions se tiennent en quatre phases. Le premier prime aura lieu le 27 août prochain, le deuxième pour le 3 septembre, le troisième pour le 10 septembre et le quatrième prime qui correspond à la finale est prévu pour le 26 septembre 2020. « Lors du premier prime, on n’élimine personne. Nous continuons avec la formation des candidats et au deuxième prime, on te permet de te rattraper. Si tu as eu une mauvaise moyenne au premier prime, tu peux te rattraper au deuxième et on totalise ces points pour te permettre de continuer d’apprendre et d’avoir du public », a souligné William Garané.
Avant de préciser qu’au premier et deuxième prime les chansons sont imposées. Au troisième prime, les chansons sont au choix des candidats. Et au dernier prime qui correspond à la finale, en plus des chansons imposées aux garçons et celles imposées aux filles, les candidats auront la possibilité de choisir également d’autres chansons. Seulement quatre des dix candidats seront retenus pour la grande finale.
Pour William Garané, l’organisation d’un tel évènement nécessite la mobilisation de moyens. C’est pourquoi, il ne manque pas de souligner les difficultés auxquelles il fait face. « Je préfère être clair, je suis en train de me battre avec mes fonds personnels, mes propres moyens. L’année passée, j’ai approché pas mal de structures, des institutions et je n’ai pas eu gain de cause. Cette année encore j’ai commencé les activités seul avec mon équipe et ce n’est pas facile » a martelé le promoteur de « Voix d’Or ».
Selon lui, les difficultés se trouvent au niveau de la location de la salle de spectacles. Il estime que c’est la saison des pluies, et pour mener une telle activité, il faut un coin à ciel couvert. Le coût de location de la salle, à entendre ses propos, est très élevé. « Vu qu’on doit faire quatre primes là-bas, ce n’est pas facile. Tout seul je n’y arrive pas. Et là où les candidats font leur répétition, là-bas aussi il faut payer par heure donc ce n’est pas facile », nous confie-t-il.
Cependant, il lance un cri de cœur à toutes les personnes de bonne volonté qui voudrait bien l’accompagner sur son projet car dit-il « je ne le fais pas pour moi, mais je le fais pour toute la jeunesse burkinabè. Donc s’il y a des personnes de bonne volonté ou des institutions qui aimeraient bien m’accompagner pour que cette activité soit pérenne pour que Bobo aussi ait son activité ». Aussi, il rassure le public que cette deuxième édition s’annonce très dangereuse.
M.D